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On veut réaliser un portrait d'après nature en une seule séance, alla prima.

Etapes

Portrait à l'huile étape par étape en vidéo

(peinture directe sur bois - mise à jour 2014)

Dessin

On commence le dessin au crayon couleur terre de Sienne brûlée (polychromos Faber-Castell) directement sur la toile. Celui-ci peut se gommer mais laisse quelques traces, ce qui n'est pas gènant puisque l'ensemble sera recouvert de peinture. La couleur terre de Sienne brûlée est assez sombre pour avoir un tracé lisible sur la toile blanche, assez claire pour rester discrète sous un tracé noir et sa teinte chair fait que tout mélange éventuel avec la couche de peinture ne se verrait pas.

Si on est satisfait du dessin, on repasse les traits principaux à la pierre noire (crayon Conté). La pierre noire permet d'obtenir un tracé très noir avec une excellente adhérence au support, ainsi le dessin aura une bonne tenue lorsqu'on le badigeonnera de peinture.
La pierre noire, d'aspect résineux et collant, bave relativement peu et se mélange peu à la peinture, ce qui évite de salir sa couleur! Ce n'est pas le cas du fusain dont l'utilisation est peu aisée et qui répand facilement sa poussière noire dès qu'on le recouvre de peinture.

Note: Le dessin est la première étape et la plus structurante. Si le dessin n'est pas bon, inutile de passer à la peinture. Les problèmes de dessin doivent se résoudre pendant l'étape de dessin et ne se résoudront pas d'eux-mêmes lorsqu'on passera en peinture. Un problème de proportions ne coute qu'un coup de gomme à l'étape de dessin et prendra toute la séance de l'étape de peinture s'il faut déplacer un pan de visage peint, souvent pour un résultat calamiteux.


Matériel de peinture

On travaille alla prima en une seule séance, avec une pâte épaisse. Pour appliquer beaucoup de matière et mélanger uniformément sur la palette, on utilise des pinceaux ronds en soie de porc. On utilise de la térébenthine comme médium et l'on travaille peu dilué pour éviter d'attendre trop longtemps que la matière n'adhère au support. On ajoutera un peu d'huile pour les clairs et les finitions.

Couche sombre

Obtenir des sombres bien sombres demande plusieurs passages même avec des couleurs bien couvrantes et devient très difficile dès lors qu'il y aura du blanc sur la toile (une touche de blanc dans du noir suffit à corrompre tous les noirs en gris).

Afin de préserver les contrastes sombres/clairs, on choisit de traiter d'abord tous les sombres puis on traitera les clairs. Afin d'avoir une dominante sombre à éclaircir, on tartine d'ocre de chair (transparent red oxyde) la surface de peau. Cette couche maigre et peu diluée permet aussi d'avoir une bonne adhérence pour les clairs que l'on appliquera ensuite.

On place les sombres avec un mélange grisé de terre de Sienne brulée, de vert de chrome et de rouge naphtol (on obtient un gris brun mais n'importe quel mélange sombre opaque et sans blanc ferait l'affaire).


Contours et noirs

On peint les zones de couleur noire au brun Van Dyck, mélange de noir et d'oxyde de fer très couvrant. On pourrait traiter plus tard ces sombres-là mais placer tôt ces sombres-là donne des repères en contraste

Fond

On peint un fond coloré pour compléter la perception que l'on a du contraste. Pendant ce temps, la couche orangeasse peu diluée sèche un peu.

Couche claire

On ne passe à cette étape que si tous les sombres ont été posés! S'il est certes possible d'assombrir de la matière contenant du blanc, le mélange assombri contiendra toujours du blanc, difficile à étouffer.

On applique les clairs en procédant par taches, en commençant par les zones les plus claires sur le sujet (front, nez, pommettes). On y va franchement, en appliquant une bonne quantité de matière.
Notons qu'un jaune clair sur le pinceau donnera un orange un peu moins clair sur la toile en se mélangeant à la couche orangeasse courante, et c'est le but recherché puisqu'on souhaite éclaircir à partir d'une base sombre sans avoir à assombrir ultérieurement des clairs.
On applique donc des clairs avec du rosé, du jaune, etc. en étant épais en blanc sur les très clairs, plus maigre sur les ombres diffuses.

Raccords / accentuation

Les clairs et les sombres étant posés, on peut ajuster le contraste et nourrir les ombres, les griser, les colorer ou les éclaircir. On choisit de les éclaircir avec un gris violacé et une pointe de blanc.

Il ne reste plus qu'à s'occuper des transitions sombres/clairs en faisant des jonctions douces ou abruptes sur les raccords. Cette partie de finitions peut prendre autant de temps ou bien plus que tout le reste!

On complète en accentuant les sombres, en posant des reflets.

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Note: cet exercice d'autoportrait a été fait en 2h, il aurait fallu 1h de plus pour le finir (lisser le haut de la lèvre supérieure, rendre plus régulieres les ombres des orbites des yeux, le dessin des sourcils, etc.).
Une autre séance de glacis aurait été nécessaire pour venir ajouter des sombres francs sur le clair(ombres des oreilles, paupière inférieure)...