![](nu_huile_etapes_fichiers/image004.jpg)
dessin réalisé
d'après modèle vivant
![](nu_huile_etapes_fichiers/image005.jpg)
étude calquée sur le premier
dessin
![](nu_huile_etapes_fichiers/image006.jpg)
peinture réalisée
d'après l'étude
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démarche
Mes peintures de
nu
sont réalisées à partir de dessins que
je fais d'après modèle vivant.
Je pars donc d'un
dessin avec quelques ombres et toutes les couleurs sont
inventées. Cette façon
de faire qui correspondait d'abord à une contrainte
(l'impossibilité d'avoir un
modèle qui poserait pendant des jours) est vite apparue
comme un espace de
liberté et d'expérimentation dans la couleur, les
ambiances lumineuses et la
composition.
Libéré
de la tentation
de la ressemblance, il est plus aisé de composer avec les
couleurs,
d'improviser et tâtonner sans soucis de créer un
décor crédible.
J'aime improviser
une composition autour d'un nu peint sous un éclairage
choisi. Tout est
possible tant que le fond apporte une esthétique sans
étouffer le sujet, sert
le propos et reste secondaire.
Dans cette
démarche, le dessin a une importance fondamentale. Il doit
être solide,
équilibré en ombres et lumières, et
suffisamment précis pour servir de modèle
pour la peinture.
Enfin, il est
beaucoup plus aisé de prendre des décisions en
dessin qu'en peinture, aussi
m'arrive-t-il de refaire un dessin réalisé
d'après modèle vivant afin de lever
une indétermination sur un éclairage, renforcer
une expression ou corriger
quelque erreur anatomique.
Je peins par
ailleurs régulièrement d'après
modèle vivant, soit des portraits soit des nus
sur des formats plus petits. Cela nourrit la perception du rendu de la
peau.
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Matériel
SUPPORT
panneau de fibres
de bois 6mm, enduit au gesso et coloré
PINCEAUX
- des pinceaux
ronds en soie de porc pour les chairs. Trois pinceaux, un par usage (ce
qui
évite de les nettoyer trop souvent): tons clairs, moyens et
sombres. Souvent
j'utilise deux pinceaux pour les clairs: un pour les jaunes et un autre
pour
les roses.
- des spalters
synthétiques larges pour tracer les sombres du fond
- des brosses
plates en soie de porc, longues pour des aplats aux contours doux,
courtes pour
des bandes aux contours nets
- un couteau
rectangulaire de la longueur d'un doigt pour appliquer beaucoup de
matière et
un couteau triangulaire à bout arrondi plus petit que le
pouce pour appliquer
une couleur pure sur des petites zones.
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MEDIUM
- essentiellement
de la térébenthine pour le dessin du corps
- de l'essence pour
les premières couches sombres du fond
- un mélange
d'huile de lin et de térébenthine pour peindre
les chairs
- sur la palette,
l'ajout ponctuel d'huile cuite (standolie) pour épaissir la
matière et
favoriser l'accroche
PALETTE DE COULEURS
pour les chairs
- blanc mélangé
titane - zinc
- jaune japonais
foncé
- ocre de chair ou
ocre rouge transparent
- rouge carmin et
vert émeraude (imitations), donne un beau violet modulable
pour griser les
chairs
- terre de sienne
brûlée
- terre d'ombre
naturelle
- brun van dyck
autres couleurs
pour le fond:
- ocre rouge
- bleu de prusse
- gris de payne
- ocre jaune
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dessin
![dessin](nu_huile_etapes_fichiers/image007.jpg)
La peinture
suivante, de format moyen (70 x 70cm) a été
réalisée à
partir du dessin à coté
Le dessin d'après
modèle vivant est généralement fait en
une séance de 30 à 50 mn avec une pause
au milieu. Parfois le dessin est fait en une seule fois quand la pose
est très
confortable comme c'est le cas ici.
Je travaille sur
format raisin ou A2. J'utilise un crayon de couleur dont le contact sur
le
papier est moins dur et glissant que le graphite,
légèrement cireux sans être
collant, et assez friable pour marquer sans pression. Cela permet des
gestes
doux, des courbes et des lignes serpentines définissant
mieux les modulations
de volume que des hachures parallèles. L'expression sinueuse
est aussi plus
sensuelle, ce qui convient bien au sujet.
Je complète parfois
le premier tracé de couleur claire par un autre de couleur
plus foncée pour
accentuer les parties très sombres et les contours (exemple
du dessin précédent
en bleu ciel et outremer).
Ce dessin étant
assez précis et les ombres bien définies, il va
servir de base à un tableau en
peinture.
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Peinture étape par étape
![](nu_huile_etapes_fichiers/image008.jpg)
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Le panneau de bois est enduit à la
grosse spatule de deux couches de gesso et poncé. Puis
j'étale à la spatule de l'ocre rouge
dilué à l'essence, ce qui laisse
transparaître les irrégularités du
support et donne un effet brut, marbré.
La valeur moyenne du fond, moins claire que les
chairs éclairées et moins sombre que les ombres
servira de repère de valeur, évitant surtout de
peindre trop clair (toute couleur parait sombre sur fond blanc).
Le dessin est reproduit au brun Van Dick
très dilué pour un trait fluide, les ombres en
terre d'ombre naturelle.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image009.jpg)
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Je pose les premières touches de
couleur, quelques rougeurs aux articulations, essayant une couleur ou
l'autre, tâtonnant un peu, sachant qu'il ne s'agit que d'une
sous-couche qui sera épaissie, éclaircie ou
foncée, fondue.
Afin de ne pas polluer les couleurs à
venir en cas de mauvais choix, j'utilise des couleurs transparentes,
peu opaques: oxyde de fer transparent, terre de sienne
brulée, jaune japonais, carmin, vert émeraude, et
surtout pas de blanc de titane, beaucoup trop couvrant et crayeux mais
un blanc de titane / zinc.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image010.jpg)
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M'appuyant sur les premières touches de
couleurs, j'étale généreusement au
couteau des couches épaisses de diverses couleurs chairs en
laissant transparaitre de la couleur pure mal
mélangée par endroit, ce qui pourra faire un
effet de reflet intéressant.
Je ne me préoccupe pas encore de fondre
et modeler à cette étape mais davantage d'avoir
une vision d'ensemble. Je recule un peu et floute mon regard: vu de
loin, cela doit ressembler à des couleurs de chair sous un
éclairage chaud. Je n'ai pas peur de perdre mon dessin sous
la matière puisque j'ai mon dessin de
référence sur papier à coté.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image011.jpg)
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Je complète les clairs, colore les
ombres à la terre d'ombre naturelle ou à la terre
de Sienne brûlée, commence à fondre au
pinceau les transitions puis j'ébauche une composition en
dessinant les lignes de force du fond.
Il s'agit d'équilibrer l'ensemble, de
rompre la monotonie de l'importante surface vide en bas du tableau et
d'introduire quelques courbes ou diagonales pour tempérer la
silhouette anguleuse du corps.
Il s'agit aussi de monter en contraste, de poser
assez tôt quelques sombres sur un fond moyen clair avant de
retravailler les valeurs et couleurs de la peau.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image012.jpg)
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Les lignes de composition du fond étant
posées, j'étale au couteau des couleurs de valeur
sombre mais formant un contraste de teinte entre le haut et le bas pour
éviter la monotonie d'une composition ou un sujet clair et
presque central se détacherait trop nettement d'un fond
uniforme sombre.
Les tons clairs de chair étant chauds,
je cherche mes couleurs de fond dans des tons chauds (ocre rouge, brun)
ou dans les ombres plus froides de la peau (ombre naturelle) afin
d'avoir un éclairage chaud cohérent.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image013.jpg)
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Après quelques tâtonnements
sur le fond, je peins un miroir en haut pour équilibrer avec
un élément de contraste puis je reviens
à la peinture de la chair et monte en contraste, renforce
les ombres, fonds les clairs et éclaircis fortement le
ventre sous l'ombre du bras pour en faire la zone la plus lumineuse et
la plus contrastée du tableau. Puis je rehausse quelques
clairs localement, affine le dessin.
Le temps passant, la matière plus
visqueuse et plus adhérente permet d'ajouter facilement de
la matière. Le blanc de titane-zinc moelleux et moyennement
couvrant permet de gagner très progressivement en
clarté.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image014.jpg)
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Les chairs enfin peintes, j'étale une
large surface ocre rouge que j'éclaircis dans le frais avec
un jaune clair (ocre jaune, blanc) essentiellement autour du centre
lumineux du tableau.
Puis je rends le fond plus vivant en posant des
lumières rose clair (carmin + blanc) sur l'ocre rouge et
terre de sienne brûlée de l'arrière
plan et des sombres bleutés (gris de Payne, bleu de Prusse).
Ces touches suivent la courbe du miroir pour donner un peu de rythme ou
de mouvement.
Le reflet dans le miroir est obtenu au couteau
avec les sombres bleutés et clairs jaunes orangés
déjà utilisés.
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![](nu_huile_etapes_fichiers/image015.jpg)
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L'ensemble étant dominé par
des bruns rouges et le bas du tableau monotone, j'éclaircis
avec un bleu gris (gris de Payne, bleu de Prusse, blanc)
appliqué au couteau et qui vient mordre par bandes sur la
surface rouge, je mets aussi du rouge sur le bleu du bas. Les touches
horizontales peuvent suggérer une surface d'eau.
Enfin, je viens poser un reflet bleu clair (bleu
de Prusse, blanc) sur le bleu sombre du bas et de l'ocre jaune verdie
dans le coin supérieur droit pour rendre ces zones plus
vivantes. La composition plus équilibrée et
l'aspect brut étant à mon goût, je
décide de m'arrêter là.
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